Linguistique : TDX n°6 Morphologie André Martinet, linguiste français, a élaboré la théorie de la syntaxe fonctionnelle. Le principe le plus important est celui de la double articulation : les phonèmes s’articulent en monèmes qui forment une phrase, en fonction d’un choix du locuteur pour communiquer. Les unités de deuxième articulation sont les phonèmes et celles de première articulation, les monèmes. Les unités linguistiques, qu’elles soient de première ou de deuxième articulation, entrent dans deux types de rapport avec les autres unités. Exemple : [lam] « lame » (pour la deuxième articulation) et le chat dort (pour la première articulation). Le phonème /a/ entretient des relations avec les unités voisines : la relation syntagmatique (ou de co-présence) mais aussi avec toutes les unités qu’on pourrait lui substituer (/i/ pour donner [lim]) : la relation paradigmatique (ou de substitution). On peut établir les mêmes relations pour le monème chat par exemple. Pour communiquer, le locuteur va choisir les unités en fonction de ces deux relations. La fonction de communication repose sur le principe de pertinence : on va considérer comme pertinent tout ce qui est utile à la communication. Les phonèmes sont des unités pertinentes distinctives non-significatives. Les monèmes sont également des unités pertinentes mais significatives. Si le changement de signifiant entraîne un changement de signifié, il y a pertinence. Exemple : un chien / le chien : les deux monèmes un / le n’ont pas le même signifié (indéfini / défini). Il s’agit donc de deux monèmes différents. Exemple 2 : le chien / la table : il n’y a pas de paire minimale. Le / la ne se trouvent jamais dans le même contexte. Ils ont le même signifié (défini). La différence n’est donc pas pertinente. On n’a qu’une seul monème avec des variantes combinatoire (en fonction du genre). On appellera morphologie l’étude des faits formels non-pertinents. La morphologie étudie les variations de signifiants non-pertinentes et les contextes qui les conditionnent. La syntaxe permet de traduire la globalité de l’expérience de manière linéaire. Le récepteur, à partir du linéaire, va reconstruire cette expérience. Pour passer d’une dimension à une autre, on a trois procédés principaux : - L’ordre des mots qui peut, ou non, être pertinent. - Les outils syntaxiques pour marquer la fonction d’un monème (outils fonctionnels) comme les préposition, les conjonctions (de coordination, de subordination). - L’absence de procédé. Étude des monèmes : Mot et monème ne coïncident pas toujours. Un mot n’est pas toujours significatif. Exemple : Chemin de fer : il y a trois mots qui forment un seul monème. On ne peut pas mettre d’adjectif par exemple, entre deux de ces mots : * chemin de vieux fer (on met une * pour indiquer que c’est incorrect dans la langue). Un mot est une unité graphique (lettres séparées par un blanc). On utilise la procédure de commutation (on va chercher les paires minimales). Exemple : Au fur et à mesure : 5 mots, 1 monème. On pourrait le remplacer par successivement et on ne peut pas insérer de mot dedans. Exemple 2 : Réembarquons : 1 mot, 4 monèmes : ré/em/barqu/ons. Comme en phonologie, il y a en morphologie des variantes libres et combinatoires. |