Psychopathologie : CM n°2&3 Théories de référence de la psychopathologie de l’enfant et classifications Définitions : Psychiatrie : spécialité médicale consacrée à l’étude, au diagnostic et au traitement des troubles mentaux. Le nom de psychiatre s’est progressivement substitué à celui d’aliéniste. Psychopathologie : a pour objet les conduites pathologiques et pour but d’en décrire les fonctionnements, la genèse et les processus en permettant le changement. En tant que branche de la psychologie, la psychopathologie s’appuie sur la connaissance du fonctionnement normal pour dégager, décrire et analyser ces comportements pathologiques. Psychologie clinique : elle n’est pas réductible à la psychanalyse. Elle procède à l’étude approfondie de cas individuels afin de mettre en évidence les particularités ou les altérations du fonctionnement psychologique d’une personne. Psychanalyse (Freud 1896) : elle comprend trois aspects : - Procédé d’investigation spécifique des formations de pensées inconscientes (contenu latent). - Méthode thérapeutique des troubles névrotiques. - Nouvelle discipline dans le champ de la psychologie. Les modèles de compréhension des symptômes : S. Ionescu distingue 14 approches de la psychopathologie parmi lesquelles l’approche athéorique (DSM-IV), béhavioriste, cognitiviste, phénoménologique, psychanalytique et neuropsychologique. Le DSM-IV : Il est athéorique (veut donc indépendant d’une théorie). L’approche est symptomatique, descriptive (troubles mentaux), critériées. Elle est multiaxiale : troubles cliniques (axe 1), troubles de la personnalité (axe 2), troubles ou affection physiques (axe 3), problèmes psychosociaux et environnementaux (axe 4) et jugement global du clinicien sur le fonctionnement psychologique, social et professionnel de la personne évaluée (axe 5). La CIM10 (classification internationale des maladies de l’OMS) est assez proche du DSM-IV. Approche béhavioriste : C’est l’approche des comportements anormaux (les symptômes) comme des comportements normaux acquis par apprentissage (idée de conditionnement). Les thérapies comportementalistes sont centrées sur le symptôme. Approche cognitiviste : Existe depuis les années 60 avec le modèle STI (système de traitement de l’information qui compare le cerveau à l’ordinateur). La cognition est l’ensemble des processus par lesquels une personne acquiert des informations sur elle-même et sur sont environnement et les assimile pour régler son comportement. Les thérapies cognitivistes (Beck, 1967 dans le domaine de la dépression) cherchent à changer les cognitions négatives du sujet. Il y a une part de traitement inconscient de l’information par des stimuli subliminaux. Approche phénoménologique (née d’une philosophie allemande avec Husserl, Heidegger) : Il s’agit d’une psychopathologie générale (Jaspers, 1913), d’une approche descriptive, empirique, centrée sur le vécu du malade (Lebenswelt, explication ou compréhension). Approche plus existentialiste : Dascinanalyse (Biswanger, 1957, schizophrénie, manie, mélancolie). Approche psychanalytique : La découverte de la personnalité psychique. Il existe une réalité psychique (désirs, fantasmes) qui introduit une notion de conflit psychique, conflits de désirs. Ceci entraîne la formation de compromis entre les désirs inconscients et les défenses du Moi. Le symptôme est le signe et la substitution d’une satisfaction pulsionnelle qui n’a pas eu lieu. Il y a aussi formations réactionnelles (névroses obsessionnelles). Classifications chez l’enfant et l’adolescent : DSM-IV : Troubles habituellement diagnostiqués pendant la première enfance, la deuxième enfance ou l’adolescence : 1. Retard mental 2. Troubles des apprentissages 3. Troubles des habilités motrices 4. Troubles de la communication (trouble du langage, bégaiement etc.) 5. Troubles envahissants du développement (troubles autistiques) 6. Déficit de l’attention (hyperactivité) et comportement perturbateurs 7. Troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires de la première ou deuxième enfance 8. Tics 9. Troubles du contrôle sphinctérien 10. Autres troubles (anxiété de séparation, mutisme sélectif etc.) Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent (CFTMEAR-2000) : Axe 1 : 1. Autisme et psychoses 2. Troubles névrotiques 3. Pathologies limites 4. Troubles réactionnels 5. Déficiences mentales 6. Troubles du développement et des fonctions instrumentales (apprentissage) 7. Troubles des conduites et du comportement 8. Troubles à expression somatique Axe 2, facteurs associés ou antérieurs éventuellement étiologiques : - Facteurs organiques (maladie d’origine génétique ou congénitale, épilepsie etc.). - Facteurs et conditions d’environnement (troubles mentaux ou perturbateurs psychologiques avérés dans la famille, carences affectives, éducatives, sociales et culturelles, mauvais traitements et négligences graves, évènements entraînant la rupture de liens affectifs). |