Psychologie clinique : CM n°2

L’enfant dans l’œuvre freudienne

Notion d’événement traumatique et rôle du fantasme dans la vie psychique :

Freud a débuté sa théorie et sa clinique à partir de travaux avec des adultes, l’analyse de ses rêves et de son autoanalyse. Il a reconstruit l’enfant à partir de ces travaux. En 1895, il publie en collaboration avec Breuer des études sur l’hystérie où il évoque pour la première fois le rôle pathogène du traumatisme infantile, de nature sexuelle, et supposé à l’origine des troubles hystériques. Dans un premier temps, il pense qu’un événement traumatique a réellement existé et que les symptômes hystériques ne sont que la répétition symbolique de ce traumatisme, symptôme incompréhensible par le malade car le traumatisme a été refoulé dans l’inconscient.

Freud travaille d’abord par hypnose, puis par suggestion, pour faire resurgir les évènements traumatiques et avoir un effet cathartique engendrant la guérison. Il place la sexualité infantile au cœur de ces troubles car elle est à l’origine de ces évènements traumatiques et du refoulement. Freud reviendra plus tard sur la réalité du traumatisme (neurotica) en introduisant les fantasmes des sujets qui peuvent jouer un rôle dans la construction de l’hystérie. La réalité psychique occupe ainsi une plus grande importance que la réalité physique.

Découverte de la sexualité infantile et du complexe d’oedipe :

Autour de ces fantasmes, on trouve le désir incestueux de l’enfant pour le parent de sexe opposé. Les conflits intrapsychiques de cette période laissent des traces chez l’adulte : la sexualité infantile a donc une importance notamment le complexe d’oedipe. Freud reconstitue le développement libidinal de l’enfant, avec des stades et en soulignant le « polymorphisme » de la sexualité infantile, dans trois essais sur la théorie sexuelle publiés en 1905 et qui seront remaniés jusqu’en 1924.

Etudes de cas, Hans et l’enfant à la bobine :

Freud s’intéresse à la même époque à l’enfant d’un de ses disciples : Hans. C’est un petit garçon vif atteint vers 4 ans et demi d’une phobie des chevaux l’empêchant de sortir de chez lui. Son père, en collaboration avec Freud, s’entretient avec lui. Freud en déduira que sa phobie est un déplacement de la peur de son père à cause de ses sentiments pour sa mère. Son cas est publié en 1909 et reste une référence en illustrant le complexe d’oedipe (et d’autres choses) avec le versant positif (sentiment tendre pour le parent du sexe opposé et rivalité vis-à-vis du parent du même sexe) et négatif (volonté de sentiment tendre pour le parent du même sexe et éventuellement rivalité avec le parent du sexe opposé). De plus, d’autres points comme la volonté de porter un enfant n’apparaissent pas dans les interprétations de l’époque.

Freud va aussi faire l’observation d’un enfant de 18 mois dans son environnement naturel (l’enfant à la bobine, petit-fils de Freud). Cet enfant jette une bobine pour la faire disparaître en disant « loin » puis tire sur la ficelle pour la ramener en disant « ici ». Freud l’interprètera comme la représentation de la présence et l’absence de la mère (qui part souvent en voyage) mais l’enfant prend ici une attitude active au lieu de subir ces déplacements, et évite ainsi l’angoisse engendrée par l’absence de sa mère.

Conclusion :

On a trois axes pour étudier le développement de l’enfant :

-          L’étude des adultes pour reconstruire les conflits infantiles grâce aux répétitions dans le transfert.

-          La psychanalyse des enfants : observation directe des conflits et symptômes (effets) infantiles. M. Klein et son école ont surtout développé cette méthode pour reconstruire les conflits intrapsychiques précoces (premières année de la vie).

-          L’observation dans le milieu de vie : permet d’enrichir le fruit de la reconstruction analytique. Cette troisième orientation sera développée par A. Freud et son école.

 

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