Psychologie clinique : CM n°1

Introduction : rappel de quelques notions psychanalytiques de base

L’appareil psychique et les pulsions :

La psychanalyse conçoit l’appareil psychique comme un système dynamique avec des forces antagonistes formant des conflits. Freud déclare que la tendance d’homéostasie est essentielle sur le plan psychique : il y a recherche d’un équilibre où l’excitation est au plus bas possible.

La pulsion est définie comme une poussée énergétique faisant tendre l’organisme vers un but et émanant de l’intérieur même de l’organisme. Sa source réside dans l’excitation intérieure. C’est une force constante à laquelle le sujet ne peut se soustraire. Cette pulsion ne peut être reconnue et perçue que psychiquement, c’est une représentation des tensions et excitations corporelles. Son but est la recherche de l’homéostasie par la décharge de ces tensions.

La conception dynamique et conflictuelle repose sur l’antagonisme de deux groupes de pulsions selon Freud : les pulsions d’autoconservation (du moi) et sexuelles. Les premières sont les besoins fondamentaux de l’individu et les deuxièmes s’étaient sur les première avant de s’en détacher. Les pulsions sexuelles sont considérées comme dérangeantes et semblent aller à l’encontre de l’adaptation de l’individu car elles peuvent trouver une satisfaction autoérotique (notamment dans la petite enfance) ou hallucinatoire (fantasmes) qui ne nécessite donc par d’adaptation à la réalité.

La sexualité entendue par Freud est vue au sens large et concerne tout ce qui procure du plaisir. La libido est l’énergie à la base des pulsions sexuelles. Elle se manifeste tout au long du développement en investissant différentes zones corporelles avant de se centrer sur la zone génitale. Au départ, Freud attribue considère la libido de façon quantitative comme une quantité d’énergie consacrée à la satisfaction d’un individu. Il ajoutera une notion qualitative avec le concept de narcissisme.

Dans une deuxième théorie des pulsions, Freud oppose pulsions sexuelles (Eros) incluant à la fois la sexualité et l’autoconservation, et pulsions de mort (Thanatos). Eros est une force cherchant à maintenir la cohésion de ce qui est vivant, union avec autrui sous toutes ses formes, contrairement à Thanatos qui vise à détruire ces liens et ainsi détruire l’individu.

Objet et relation d’objet :

L’objet est, selon Freud, tout ce grâce à quoi la pulsion peut se satisfaire. En 1915, il écrit « par rapport à la pulsion, l’objet est le facteur le plus variable, il ne lui est pas primitivement lié et peut faire partie du corps propre ».

M. Klein utilise « objet » pour introduire le concept d’objet interne : modalité de fonctionnement psychique lié à l’introjection des images parentales, pouvoir d’investissement d’autrui selon ces représentations basées sur les premiers objets d’investissement intériorisés.

La relation d’objet désigne les modalités d’investissement d’autrui et les processus défensifs qui en découlent.

Notion d’image et imago :

Les images représentent les parents ou les premiers objets investis, dans leur réalité (avec les déformations éventuelles), et sont conscientes ou préconscientes. L’imago est une représentation inconsciente construite par le sujet et coupée en deux : idéalisée ou toute mauvaise. Elle est liée à l’histoire de chacun et établie en fonction des premières relations, réelles ou fantasmatiques, de l’individu. Selon « le vocabulaire de la psychanalyse », l’imago est un prototype qui oriente la façon dont le sujet appréhende autrui.

Fantasme :

C’est un scénario imaginaire dans lequel figure le sujet et qui figure la réalisation d’un désir de façon plus ou moins déformée par les processus défensifs.

Narcissisme :

C’est un concept impliquant un amour démesuré pour soi-même et le danger que cela induit. Freud en parle pour la première fois en 1910 en disant que « les homosexuels se choisissent eux-mêmes comme objet sexuel, partent du narcissisme et cherchent des gens qui leur ressemblent et qu’ils puissent aimer comme leur mère les a aimé eux-mêmes ». Freud va considérer le narcissisme comme un stade du développement sexuel ayant lieu au tout début de la vie où l’enfant est entièrement tourné sur lui-même avec autoérotisme et donc première unification des pulsions sexuelles avant de les diriger vers des objets extérieurs. Freud parlera ici de narcissisme primaire à la différence du narcissisme secondaire qu’il évoque en 1914 en écrivant « pour introduire le narcissisme », où il étudie notamment la psychose qu’il nomme névrose narcissique. Selon lui, le narcissisme secondaire est le fait que la libido se retire des objets extérieurs et réinvestit le moi qui devient un « grand réservoir » de libido (libido du moi) à partir duquel la libido peut investir des objets mais aussi revenir vers le moi (problème d’équilibre entre libido du moi et celle investie vers l’extérieur). Ici, le narcissisme n’est plus un stade de développement mais un investissement particulier du moi par la libido.

Cette théorie a été et est toujours remise en cause. C. Chiland propose que ce ne soit ni un stade, ni une structure, ni une instance mais un pôle d’investissement des pulsions de vie et de mort, cette polarité permettant un narcissisme « normal » et pathologique (faille pour s’aimer soi-même).

Mécanisme de défense :

Le sujet doit se défendre contre les angoisses suscitées par la conflits entre pulsions et instances psychiques. Les défenses servent à protéger le sujet de deux dangers : extérieur (réprobation contre l’expression de certaines pulsions) et intérieure (conflits internes). La fuite permet la défense de l’extérieur alors que le refoulement est celle des conflits intérieurs. La défense désigne les tentatives de déformation psychique que développe le moi pour transformer les représentations ou affects désagréables ou inacceptables. L’agent de la défense est donc le moi et son prototype est le refoulement qui consiste à repousser dans l’inconscient les représentations inacceptables. La défense peut porter sur tout ce qui est susceptible d’entraîner de l’angoisse. Selon Freud, les défenses nécessitent un moi organisé.

M. Klein s’est intéressée aux débuts de la vie psychique chez l’enfant ainsi qu’à la psychose. Elle a évoqué d’autres défenses plus primaires comme le clivage de l’objet, l’indentification projective, le déni de la réalité ou le contrôle omnipotent de l’objet. Ces défenses permettent de lutter contre des angoisses archaïques (angoisses d’être détruit ou de détruire l’objet).

 

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