Psychopathologie : TD n°3&4

Charcot (1825-1893)

Présentation :

Il devient médecin en 1856 et en 1862, chef de service à la Salpetrière où il collabore avec Vulpian sur les maladies nerveuses notamment sur la sclérose en plaque. Il est valu professeur de clonique des maladies nerveuses en 1882. C’est à l’occasion d’une réorganisation des locaux de son service que sera adjoint le quartier des épileptiques simples ou se trouvaient en réalité de nombreux hystériques. A cette époque, la ressemblance entre les convulsions hystériques et épileptiques entraînera l’apparition d’hystéro-épilepsie en 1865. Dans le but de recherche des différences entre épilepsie et hystérie, Charcot entreprend une démarche anatomoclinique (symptômes en rapport avec des lésions dans le cerveau). Charcot doit admettre que l’hystérie n’est pas due à des lésions cérébrales et va donc parler de lésions fonctionnelles. Il s’opposera à l’étiologie féminine de l’hystérie postulée auparavant à l’antiquité. Il dit que l’hystérie s’observe autant chez l’homme que la femme.

Description de la grande hystérie :

  • L’aura : signes en début de crise (baille dans la gorge, douleur ovariennes etc.).
  • La phase épileptoïde : observe des mouvements généralisés avec des secousses et de convulsions.
  • La phase clownesque : où il y a une phase de contorsions (attitudes illogique) et une phase de mouvement répétés (grands sentiments, attitude passionnelle).
  • La phase résolutive : la façon dont se termine la crise (sanglots, pleurs, rires inconsidérés).

En dehors de ses crises, les patients possèdent des stigmates (caractéristiques physiques permanentes n’ayant pas de fondement neurologiques comme le rétrécissement du champ visuel ou paralysies par exemple).

Hypnose comme méthode expérimentale :

Tous les mardis, Charcot donnait des cours à la Salpetrière où il utilisait l’hypnose, non pas comme moyen thérapeutique mais comme méthode expérimentale. Il montre que l’on peut, grâce à l’hypnose, créer et défaire à volonté des paralysies expérimentales identiques aux paralysies hystériques. Ce qui est observable le conduit à suggérer une action de l’esprit sur le corps. Ainsi, Charcot contribua fortement à la compréhension du mécanisme de formation du symptôme hystérique qui sera repris par Freud bien plus tard.

Étiologie :

  • Étiologie basée sur la théorie de la dégénérescence (élaborée par Morel à partir de 1840) : déviation maladive de l’espèce qui laisse une place centrale à l’hérédité mais une hérédité avec transformation. Pour Charcot, certains individus ont des prédispositions (dues à l’hérédité) mais les causes déterminantes (physique, monde etc.) vont faire que le prédisposé ne sera pas précipité vers le même type morbide de dégénérescence. Cette théorie est reprise par Mapnan et Charcot voit un état pathologique de l’être qui comparativement à ces dégénérations immédiates est constitutionnellement amoindri dans sa résistance psychologique et ne réalise qu’incomplètement les conditions biologiques pour la vie. Cet état aboutit plus ou moins rapidement à l’anéantissement de l’espèce. Charcot va faire usage de cette théorie dans le cadre de l’hystérie.
  • Pour Charcot, l’hystérie s’expliquera par une faiblesse du système nerveux.
  • Le traumatisme est mis comme cause seconde. Grâce à l’hypnose, Charcot constate une interaction de l’esprit sur le corps. Il reconnaît une composante psychique dans l’hystérie mais ne voyant pas là une conversion totale à l’approche psychologique car Charcot aura l’espoir toute sa vie de trouver une cause organique.

 


 

Kraepelin (1856-1926)

Présentation :

C’est un psychiatre allemand fondateur de la nosographie psychiatrique moderne. En 1886 il devient professeur de psychologie à Munich et dirige pendant plus de 20 ans la clinique universitaire psychiatrique de cette ville. Il s’est efforcé durant toute sa carrière de créer une classification des maladies mentales bâtie sur des critères cliniques objectifs.

Sa nosographie :

Elle se développe sur huit éditions successives de son traité de psychologie dont la première édition date de 1883. Dans la sixième édition (1899) Kraepelin précise le cadre nosographique des psychoses chroniques en les divisant en deux grands groupes : la démence précoce et la psychose maniaco-dépressive. La psychose maniaco-dépressive a trois formes : les états maniques, les états dépressifs mélancoliques et les états mixtes (les éléments maniaques sont associés à des éléments dépressifs). La démence précoce englobe les divers états morbides caractérisés par un affaiblissement progressif psychique évoluant vers une détérioration intellectuelle (démence). La démence précoce est aussi caractérisée par des troubles de la mémoire, du langage ou du raisonnement. Il distingue trois formes cliniques de démences :

  • La forme paranoïde : hallucinations énesthesiques (corps) et psychiques (voix).
  • La forme catatonique : état caractérisé par une pente de la spontanéité de l’initiative motrice, le sujet paraît sans réaction par rapport à l’entourage avec une mimique figée.
  • La forme hébéphrénique : psychose post-pubertaire essentiellement caractérisée par un puérilisme, une passivité.

Dans la 8ème édition de son traité, on distingue l'importance accordée à l'évolution de la maladie. Kraepelin fondait sa classification sur des données évolutives. La maladie ne peut être définie que par son état terminal. Il considère que les psychoses endogènes aboutissent de toutes façons à un état de déchéance terminale. Il fait aussi la distinction entre maladies endogènes et exogènes. Dans l'étiologie endogène, on trouve la démence précoce et le psychose maniaco-dépressive, qui relèvent uniquement de l'individu, de son terrain héréditaire. A l'inverse, l'étiologie exogène relève du milieu extérieur. Cette considération étiologique ne sera pas sans conséquences sur la thérapeutique.

Thérapeutique :

On trouve chez Kraepelin un profond pessimisme quant aux possibilités de thérapeutiques, et c'est dans l'étiologie endogène que ce pessimisme se fait ressentir car il considère ces maladies incurables. Il préconise l'enfermement asilaire pour les étiologies endogènes.

 


 

Sigmund Freud (1856-1939)

Il a utilisé l'hypnose mais a ensuite adopté la méthode d'association libre, début de la psycho-analyse (qui deviendra la psychanalyse). Il introduit des notions fondamentales comme le traumatisme et la théorie de la séduction : le sujet subit un événement sexuel traumatisant qui, à cause de son immaturité au moment de cet événement, ne sera activé que dans un après-coup avec un second événement traumatique, ce qui mènera à l'apparition de symptôme. Freud a mis en évidence le mécanisme de refoulement comme passage dans l'inconscient de traumatismes ou désirs, qui peuvent se manifester sous de façon déformée (symptôme, rêve, acte manqué).

 

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