Psychopathologie : CM n°8 Les médecines de la folie L’hydrothérapie : Les bains et les douches : Les vertus thérapeutiques de l’eau datent de l’antiquité et c’est le moyen le plus utilisé au 19ème siècle. Esquirol demande que chaque quartier d’asile possède sa salle de bain. On reconnaît trois grandes formes de l’hydrothérapie utilisée selon les différentes pathologies : une action révulsive (calmer une crise d’agitation), une action tonique (stimuler un dépressif) ou sédative (apaiser lentement). Le bain de surprise : Il est utilisé en dernier recours pour provoquer une secousse. Pinel en parle dans son traité mais insiste sur son côté exceptionnel. Le fauteuil rotatoire : Cette méthode est basée sur l’idée qu’une peur ou une surprise peut ramener la raison. Une thèse de Darwin dit que la folie naît du mouvement désordonné des fibres nerveuses et une rotation plus ou moins rapide du corps peut rétablir ce désordre. Benjamin Rush pense que la folie est liée à une accumulation de sang dans le cerveau et la rotation ralentirait l’action trop vive des organes de la circulation du sang. La galvanothérapie : Il s’agit de tous les traitements par l’électricité. Elle est premièrement mise en application en 1804 dans " essai théorique et expérimental sur le galvanisme " par Aldini. Après avoir testé sur lui-même, il obtient de très bon résultats avec les mélancoliques.
Vie institutionnelle et thérapie : Les moyens de contention : On les utilise pour un certain nombre de malades mais Pinel les condamne : pas de chambre matelassée ni de " paniers " mais plutôt une liberté de mouvement avec camisole. De nos jours, on y a moins recours, grâce à la " camisole chimique " (médicaments). Les occupations – travail et loisir : Travail et exercices physiques : on recommande l’exercice du corps aux malades mentaux mais on préfère le travail (tâches ménagères ou jardinage) qui est plus sérieux que des jeux. C’est un pouvoir de distraction, à vertu hygiénique (pour le mental) et utilitaire. En 1857, des textes indiquent que le travail ne doit être que thérapeutique (pas d’exploitation des malades) et va entraîner la condamnation de certains asiles privés. Il y a multiplication des travaux en plein air. Education et loisirs : dans les asiles sont organisés des écoles d’instruction élémentaire (distraction et éducation). Les ateliers de dessin, peinture et lecture se multiplient mais les lectures sont choisies. On utilise aussi le jeux de société. Un bistrot a même été crée en 1865 à l’asile du frère saint Jean de Dieu, pour servir de distraction thérapeutique. Les représentations théâtrales sont aussi utilisées mais seront très critiquées car amenant, selon Esquirol, les sujets à dramatiser et donc aller plus mal dans certains cas.
Les thérapeutiques biologiques modernes : La malariathérapie de Von Jauregg (1917) : Il s’agit d’inoculer le paludisme à quelqu’un pour guérir la syphilis qui était mortelle et engendrait des troubles mentaux. Ce traitement sera remplacé par la pénicilline. L’insulinothérapie – La cure de Sakel (1933) : Elle va être utilisée pour les schizophrènes que l’on fait tomber dans le coma avec des doses de plus en plus fortes d’insuline et qu’on réveille progressivement avec un personnel spécialisé. Cette méthode aura beaucoup de succès et durera près de 20 ans avant l’apparition des neuroleptiques. Le cardiazol – Von Meduna (1935) : On a constaté que l’état des schizophrènes est amélioré après une crise d’épilepsie. Le cardiazol est une molécule entraînant une crise d’épilepsie. Ce moyen sera abandonné en 1938 avec l’introduction des électrochocs. L’électrochoc – Cerletti et Bini (1938) : Cette méthode est d’abord utilisée chez les schizophrènes puis chez les mélancoliques. Elle se fait sous anesthésie générale avec curarisation (utilisation du curare). Neuroleptiques, tranquillisants, antidépresseurs : De 1952 à 1960, on découvre les principaux groupes de neuroleptiques. Le largactyl (chlorpromazine) de Delay et Deniker (1952) : on avait remarqué son effet hypnotique et analgésique (diminution de la douleur) qui avait été utilisé pour les chocs opératoires. Ils sont ensuite appliqués pour les états d’agitation ou confusionnels mais n’ont pas d’effet pour les cas dépressifs ou de schizophrénie. Les tranquilisants : méprobamate (équanil) de Berger (1954) et benzodiaépines (1959). Utilisés comme anxiolitiques. Les antidépresseurs : iproniazide de Sauders et Kline, et imiparmine de Kuhn (1957). Ils ont souvent un effet retard et stabilisent l’humeur et améliorent aussi l’état physique des dépressifs. Le lithium : action sur la manie (Cade – 1949). C’est un timorégulateur (régulateur d’humeur). |