Psychologie sociale : CM n°4 I Théorie de changement classique : 1 ) Hollande : Selon Hollande, le changement passe par une majorité qualitative (gens avec charisme). Le crédit idiosyncrasique (CI) : Pour Hollande, le CI c’est la capacité d’un individu à infléchir la norme de son groupe d’appartenance. Plus le leader a une autorité, plus il est conscient de son pouvoir de changer les choses (ex : le chef dans une entreprise). 2 ) Mezei : Il fait des expériences avec des enfants. Il montre qu’un nouveau leader (bon leader) doit d’abord accepter la norme de groupe, faire preuve de respect, avant d’imposer son changement. Théorie classique : en adaptant les normes du groupe, leader peut imposer un changement. 3 ) Moscovici et la théorie de changement moderne : En général, une minorité ne dispose pas d’un tout pour influencer une majorité. Selon Moscovici, c’est possible. Pour qu’une minorité change les normes d’une majorité, elle doit : - Avoir un style de comportement rhétorique, impliqué, volontaire, confiant. - Se montrer autonome, indépendante. Montrer qu’elle n’est pas dirigée par l’expérience. - Ne pas se comporter de façon rigide, ni dogmatique, mais cependant cette minorité doit être consistante : elle ne doit pas faire des compromis, elle doit avoir toujours les mêmes arguments qui se répètent systématiquement dans le temps (diachronique, synchnronique). L’expérience de Moscovici, Lage et Nattrechoux (1969) sur la perception : suivant l’hypothèse, pour Moscovici, la consistance est une condition nécessaire à l’émergence de l’influence minoritaire. Groupes de 6 sujets dont 2 compères et 4 naïfs. La tache est de regarder 6 diapositives de couleur bleue 6 fois chacune et de dire de quelle couleur elles sont. Condition 1 : les 2 compères disent « vert » (minorité consistante). Condition 2 : les compères disent parfois vert, parfois bleu. Condition 3 : Pas de compères. L’influence sociale, aussi bien majoritaire que minoritaire, peut provoquer un conflit entre opinion privée d’un individu et opinion publique. Ce n’est donc pas l’existence du conflit en soi qui différencie les deux types d’influence, mais c’est la direction dans laquelle le conflit évolue. Dans le cadre d’influence majoritaire le conflit apparaît (Ash, conformisme etc.). Dans le cadre d’influence minoritaire, le conflit apparaît en publique pour, sans qu’on le sache, disparaître en privé. L’influence minoritaire provoque la conversion des gens. Elle se fait de façon cachée. Les sujets dans la condition un sont plus influencés. Expérience de Moscovici et Personnas : Un sujet naïf et un compère regardent une diapositive bleue et doivent, par écrit et individuellement, dire de quelle couleur elle est. VD : couleur de la diapositive et couleur du nuage, consécutive (couleur qui suit la couleur de diapositive) plutôt vers le jaune / orange ou vers le pourpre / violet. Puis les sujets sont dans deux conditions expérimentales différentes : condition d’influence minoritaire (18,2% ont vu la diapositive vert) et condition d’influence majoritaire (81% ont vu la diapositive vert). Conclusion : seule l’influence minoritaire provoque un effet au niveau latent (privé). Il y a un changement dans la perception. Dans l’influence majoritaire il y a traitement cognitif superficiel (soumission, juste pour être comme les autres, sans changer d’opinion privée). Dans l’influence minoritaire il y a traitement cognitif scrupuleux.
Parenthèse sur le comportement d’aide en situation d’urgence : On pense que normalement la conduite d’aide est une conduite altruiste, pro-sociale. Il existe une norme de réciprocité (aider les gens qui nous aident), et une norme de responsabilité sociale (aider les gens qui en ont besoin). Après le cas de Kitty Genovese (1960), attaquée à coup de couteau pendant 30 minutes avec 38 personnes témoins et une seule personne ayant réagit pour appeler la police, les psychologues sociaux se posent des questions. Les individus ont moins tendance à entreprendre une action engageant socialement leur responsabilité (aide) s’ils pensent que d’autres témoins sont participants. Une victime a plus de chance d’être aidée, ou une situation d’urgence d’être signalée, s’il y a peu de gens capables d’entreprendre cette action. Pour aider, il faut : - remarquer l’événement - l’interpréter comme une urgence - admettre que sa propre responsabilité est engagée - décider d’intervenir - intervenir Hypothèse 1 : Tester dans des conditions de contact entre les témoins et le danger (feu). Hypothèse 2 : Tester dans une situation où on sait qu’il y a d’autres témoins sans qu’on les vois agir (pas de contact).
Le changement d’attitude après un changement de comportement (ou la psychologie de l’engagement) : 1 ) Heider : la théorie de l’équilibre cognitif : Nos croyances, nos opinions, nos cognitions à propos d’un objet doivent être équilibrées. 2 ) Festinger : la théorie de la dissonance cognitive : Si nous avons en tête des cognitions incohérentes entre-elles, nous sommes dans un état d’activation déplaisante et on va essayer de réduire cet état en changeant l’une des cognitions (opinions) cohérente ou incohérente. Le taux de dissonance peut être plus ou moins fort, prononcé : Taux de dissonance = Nombre et importance des éléments dissonants / nombre et importance des éléments dissonants + nombre et importance des éléments consonants => td = nied / (nied + niec) A ) Recherche de terrain (Festinger, Schachter, 1956) : Dans une secte, les gens pensent que la fin du monde arrivera en juin (2003). Ca n’arrive pas, alors ils sont dans une situation de dissonance cognitive très forte, mais ils continuent à croire, même plus fort qu’avant. B ) Les effets d’un traitement initiatiques (Aronson et Mills, 1963) C ) L’expérience des jouets interdits (Aronson, 1963) : 5 jouets avec interdiction de jouer avec le robot que tout le monde veut. Deux conditions : menace faible ou forte. Ensuite, on évalue la préférence des enfants et dans la condition 1, ils préfèrent plus le robot que dans la condition 2. D ) La soumission forcée (Festinger, 1954) : On propose 20$ ou 1$ pour un mensonge. Dans la première condition, le sujet le fait pour l’argent alors que dans la deuxième, il change son avis à la suite du mensonge. E ) Brehm et Cohen (1963) : Ecrire un article pour l’intervention de la police contre 0.50$, 1$, 5$ ou 20$. Définition de l’incohérence psychologique : importante pour l’image de soi, on change quand on se trouve ridicule. Responsabilité des actes : Conditions pour la dissonance : - Pas de justification (pas d’argent, pas de menace) - Condition de liberté / contexte en liberté - L’acte a des conséquences Nous changeons nos habitudes pour être aperçus comme quelqu’un de bien, d’abord par nous-même. Ben (béhavioriste, 1966) Théorie d’auto perception : Les gens connaissent leurs attitudes en regardant comme s’ils étaient un observateur extérieur. La façon dont les gens se connaissent n’a rien à voir avec l’introspection. Théorie d’auto perception de Ben VS théorie de dissonance cognitive de Festinger :
Les techniques de manipulation : La porte au nez (Freedeman et Frazen, 1966) : Pour demander beaucoup, d’abord on demande peu, à l’aide des actes préparatoires. Exemple : pour changer les habitudes de consommation êtes vous d’accord pour qu’on vienne fouiller vos placards ? Dans le groupe contrôle 22% sont d’accord. Avec un acte préparatoire (questionnaire), 55% sont d’accord. Le pied dans la porte (Vranowitz, 1975) : (déjà vu) L’amorçage : Prendre une décision en cachant les inconvénients et en mettant en évidence les avantages. Ça fonctionne à condition qu’il n’y ai pas de pression. Groupe contrôle : demander aux étudiants de passer une expérience qui rapporte un point de plus, à 7 heures du matin : 31% sont d’accord. Groupe expérimental : téléphoner aux étudiants, leur demander s’ils veulent un point de plus en acceptant de participer à une expérience. S’ils disent « oui » alors on leur dit qu’elle se déroule à 7 heures du matin et 58% sont finalement d’accord. Réactance (Brehm, 1966) : Trop de pression donne exactement le contraire de ce qu’on demande de nous. On a l’impression qu’on limite notre choix de façon arbitraire. Les victimes d’une censure restaurent leur sentiment de liberté en restaurant d’avantage leur point de vue censuré. On est plus ou moins engagé suivant les conditions de production des actes. Les actes les plus engageants sont les actes qui ont des conséquences dans un contexte de liberté. |