Psychologie sociale : CM n°2

La nécessité vitale d’autrui

Wallon : " L’individu est essentiellement social. Il l’est non pas à la suite de contingences extérieures, mais par suite d’une nécessité intime. Il est génétiquement social. "

L’importance d’autrui chez le nourrisson : la relation d’attachement :

Sagi et Hoffman (1976) :

Ils font une expérience sur des bébés de 34 heures auxquels ils font écouter des pleurs d’autres bébés et des pleurs synthétiques. Les bébés discriminent les différents types de pleurs. Les pleurs des premiers âges sont des systèmes de communication.

Spitz :

Il observe les syndromes chez les enfants qui étaient privés pendant les six premiers mois de soins adéquats. Leur taux est plus élevé, la croissance physique et intellectuelle est retardée et les relations sociales sont perturbées. Ces enfants souffrent d’une substitution maternelle inadéquate.

Bowlby (1969) :

Il observe l’effet de la séparation lors d’une hospitalisation : l’enfant est d’abord triste et désespéré puis en colère, pour finir apathique et indifférent.

Selignan :

Il parle du syndrome de l’impuissance apprise.

Il fait une expérience sur des chiens (électrocutés) avec un groupe qui échappe aux chocs dans une certaine position et un autre groupe qui subit toujours les chocs. Les deux n’apprennent pas.

Harlow (1965) :

Il a travaillé sur les singes. Il les isole dans une cage puis leur interdit tout contact avec d’autres singes mais ils peuvent les entendre. Il leur propose deux substitutions maternelles : une poupée en fil de fer (la mère " fer ") et une poupée en laine (la mère " laine "). Les bébés passent plus de temps avec la mère laine.

Harlow met un distributeur de lait sur la mère fer. La préférence sur la mère laine persiste.

Zazzo dit que l’attachement est bien un besoin primaire.

Harlow introduit un bébé singe dans une cage dans laquelle il y a différents objets inconnus. Deux types de bébés sont introduits : les bébés élevés avec la mère fer nourrissante et les bébés élevé avec la mère laine. En l’absence de substitut maternel ils paniquent. En présence d’une mère fer ils paniquent aussi alors qu’en présence d’une mère laine, ils se précipitent vers elle, se calme et vont peu à peu vert les objets.

=> Seul l’attachement permet l’indépendance.

Comparaison des effets de la sévérité de l’isolement (Harlow) :

Les troubles sont les plus sévères quand l’isolement est total et quand il débute immédiatement après la naissance et qu’il dure au moins six mois.

Harlow qualifie les singes de " végétaux semi-animés ".

Les singes élevés par quatre, sans mère, sont adaptés. C’est la richesse et les diversité des relations sociales qui sont en cause.

Réversibilité des troubles ?

Longtemps on a réintroduit des singes avec des congénères du même âge. Ils constituent un mauvais groupe de référence. Alors qu’avec une réintroduction avec des singes plus jeunes (6mois => 3 mois etc.) il y a bonne intégration.

Ils doivent pouvoir avoir des relations sociales pourvu que le groupe de référence soit bien choisi. Autrui est essentiel, mais pas n’importe quel autrui.

Les adultes souffrent aussi de l’absence d’autrui. Les ermites souffrent d’acédie : troubles liés à la solitude (de forme hallucinatoire). Lorsqu’on a été isolé, on est beaucoup plus sensible la probation sociale. Des recherches aux Etats-Unis ont été faites à ce sujet sur les lavages de cerveaux.

Anxiété, grégarité et comparaison sociale :

Schachter fait une expérience avec des sujets mis dans des caissons hyperbares (privation sensorielle totale) et il y a abandon. Les sujets ont tendance à se regrouper. Lien entre anxiété et grégarité (affiliation) ?

Il fait aussi une expérience avec un groupe de 7 ou 8 étudiantes pour une expérience scientifique. Le but est de faire peur. Le médecin compère leur demande de participer à des expériences sur des chocs électriques. On dit au premier groupe que les chocs seront douloureux et au deuxième qu’il n’y aura pas de douleur. Ils attendent en répondant à un questionnaire : " Préférez vous attendre seul ou à plusieurs ". 20% des membres du premier groupe décident de quitter l’expérience. Dans ce groupe, 63% désirent attendre à plusieurs contre 33% dans le deuxième groupe.

Schachter continue l’expérience en leur disant d’attendre mais qu’elles n’auront pas le droit de parler. Dans le premier groupe, elles auront alors toutes le désir d’attendre à plusieurs. Cependant on a constaté que l’anxiété ne diminuait pas avec le fait d’attendre à plusieurs.

Schachter leur permet d’attendre avec d’autres mais qui ne sont pas la pour se faire électrocuter. Les sujets préfèrent alors attendre seuls.

=> " La misère aime la compagnie misérable ".

L’anxiété augmente le désir d’être avec l’autre mais pas avec n’importe quel autre.

Festinges et la théorie de la comparaison sociale :

Nous avons besoins de nous comparer aux autres. En l’absence de référent objectif dans le monde physique, les gens cherchent à comparer leurs opinions, leurs aptitudes avec celles des autres.

Comparaison sociale vers le bas : " il est pire que moi ".

Comparaison sociale vers le haut : " si lui peut le faire, je peux le faire ".

Schachter étend cette théorie aux émotions. Les jeunes filles veulent comparer leur propre anxiété avec celles qui vont subir le même sort. C’est seulement quand on informe les gens sur leur degré d’émotion et sur celle des autres qu’on a plus besoin de s’affilier. Ce qui importe c’est le fait de pouvoir se comparer avec les autres.

L’affiliation ne s’explique pas uniquement par un besoin de comparaison sociale. Il y a quelque chose de l’ordre du partage des émotions, validation des émotions, des réactions.

La comparaison sociale est un processus dans lequel on s’engage de manière automatique. Elle sert à nous définir comme sujet à la fois unique et semblable aux autres.

Différemment semblables (effet PIP) :

La comparaison sociale se fait sur les modes de la similitude et de la divergence. L’appartenance à un groupe est quelque chose de positif mais ce n’est pas pour ça qu’on va abandonner sa personnalité et devenir anonyme. On a besoin de se sentir différent.

Codel : comparaison sociale (côté différence) :

Il a montré ce besoin de se singulariser. Il a travaillé sur des pompiers et des travailleurs dans les pompes funèbres. Trois questions leur étaient posées :

  • Est-ce que vous vous ressemblez ? M = 3.83
  • Est-ce que ceux de votre groupe se ressemblent ? M = 4.48
  • Est-ce que ceux de l’autre groupe se ressemblent ? M = 6.1

Lorsque le groupe est autre, on accepte plus facilement la similitude et quand on est compris dans un groupe, il faut se différencier.

Deux processus dont mis en jeu :

  • La conformité supérieure de soi : effet primus inter pares (PIP) (le premier parmi les pères) : Quand on se singularise trop, on court le risque d’être exclu. PIP consiste à se valoriser par rapport aux normes en vigueur dans un groupe en s’attribuant les caractéristiques valorisées positivement et en se décrivant comme plus conforme à ces normes que les autres membres du groupe. C’est le moyen de se présenter comme différent des autres dans le respect de la conformité.
  • L’asymétrie des jugements : lorsque le point de comparaison change, les moyennes changent.


 

Les émotions

Définition :

Les émotions possèdent plusieurs composantes : physiologique et cognitive.

La controverse de James et Cannon :

Selon James, la peur est la conscience des changements corporels. Elle vient seulement après la réaction.

Lange précise ce que sont ces changements corporels. Le système nerveux sympathique serait à la base de ces changements. Le but de ce système est de nous préparer à la fuite ou au combat.

Cannon émet la théorie de l’activation cognitive : ce n’est pas le système nerveux qui est activé dans les émotions. Le système nerveux est trop longtemps activé pour être à la base des émotions et il est trop indifférent (activé / pas activé) pour expliquer la diversité de nos émotions. Cannon pense qu’on a d’abord conscience puis il y a émotion (je pleurs parce que je suis triste). L’émotion est dans le système nerveux central.

Le rôle du système nerveux sympathique et les émotions :

Les personnes accidentées avec la moelle épinière sectionnée ne devraient pas percevoir d’émotions alors que ce n’est pas le cas. Donc la perception de l’action physiologique n’est pas nécessaire pour qu’il y ait émotion.

Les gens ayant reçu une injection d’adrénaline devraient ressentir une certaine émotion, ce qui n’est pas le cas non plus même si 1/3 d’entre eux disent ressentir un semblant d’émotion. Donc la perception de l’action physiologique n’est pas suffisante pour qu’il y ait émotion.

La théorie bi-factorielle des émotions de Schachter :

C’est une position médiane entre James et Cannon : il y a une place pour l’activation mais elle est insuffisante. Pour Schachter, les émotions sont un amalgame d’états physiologiques et de croyances sur les causes de ces états. L’activation est nécessaire mais non suffisante.

Expérience de Schachter et Singes (1862) :

Ils font venir des sujets pour soi-disant une expérience sur la vision à la suite de l’injection d’une drogue. En réalité, ils leur injectent de l’adrénaline. Ils se posent la question de savoir s’il est possible de stimuler une personne physiologiquement puis de lui donner des informations sur cette activation différente. Une personne activée physiologiquement mais qui ne possède pas les cognitions adéquates pour expliquer son état, va être incertaine et donc elle va être influencée par les informations que lui donne son environnement.

3 VI :

  • Activation physiologique avec adrénaline / Placebo.
  • Information bonne / Mauvaise / Aucune.
  • Environnement social euphorique / Sinistre et colérique.

Groupe 1 : Activation + information correcte : 12

Groupe 2 : Activation + information incorrecte : 22

Groupe 3 : Activation + pas d’information : 18

Groupe 4 : Pas d’activation + Pas d’information : 16 (contagion émotionnelle).

2 VD :

  • Variable comportementale (observateur)
  • Auto-évaluation de l’état émotionnel.

Ils les font attendre avec un compère qui est soit euphorique, soit en colère.

Les règles d’expression émotionnelle :

Elles concernant particulièrement l’expression faciale.

Les muscles et nerfs de la face n’ont pas d’autre fonction que l’expression.

Selon Darwin, les expressions faciales humaines sont le produit de la sélection naturelle. Elles ont évolué à partir d’actions faciales qui, à l’époque, étaient utiles pour la survie. A cause de l’association fréquente entre certains états et ces expressions, elles apparaissent chaque fois que l’on rentre dans l’état correspondant.

Eckman se pose la question de savoir si les expressions émotionnelles sont universelles. Il utilise pour ça des appareil qui enregistrent le moindre mouvement des muscles faciaux (FACS). Il distingue six expressions : joie, tristesse, dégoût, colère, surprise, peur. Il les montre à des gens de différentes cultures qui les reconnaissent toutes. Il y a donc universalité de ces expressions. Cette reconnaissance marche aussi avec des cultures très traditionnelles qui ont seulement confondu peur et surprise. Chaque culture transmet à ses membres des règles à propos de quand, où et comment doivent être exprimé les émotions.

Wanstead se demande à quel âge les enfants apprennent à cacher leurs émotions. En Angleterre il trouve 7 ans, 12 ans en Italie.

 

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