Psychologie expérimentale : n°2Processus automatique / Processus contrôlé : l’effet Stroop : Processus automatique : il est rapide, on peut en faire plusieurs à la fois : réalisation parallèle (parfois irrépressible), pas de concentration nécessaire. Processus contrôlé : plus lent, réalisation sérielle, besoin de concentration. En réalité, la distinction entre un processus automatique ou contrôlé est intermédiaire et varie au cours du temps en fonction de l’apprentissage. Parfois on peut reprendre le contrôle de quelque chose d’automatique (en cas d’imprévu par exemple). Dans l’expérience on voit que la lecture est un processus automatique et la dénomination un processus contrôlé. Lecture : ensemble des activités oculomotrices et cognitives qui, à partir de l’extraction d’informations graphiques, conduisent à la compréhension d’un énoncé (ici on ne s’intéresse qu’à la part cognitive). Elle se fait en deux étapes : la reconnaissance des mots (ce que l’on va étudier ici) et la reconnaissance de la phrase. Dénomination : donner un nom à un objet, une caractéristique de l’environnement. Processus précoce chez l’enfant qui apparaît avant la parole (désignation par le geste). Les différences entre les ces deux processus sont que la dénomination implique de nommer verbalement alors que la lecture peut être silencieuse. De plus la lecture est plus rapide. Il n’y a pas d’incertitude dans la lecture alors qu’il peut y avoir un choix pour la dénomination ce qui est source de temps de traitement supplémentaire. (On peut néanmoins trouver quelques cas d’incertitude en lecture pour les homographes : « couvent » pouvant se prononcer [kuvã] ou [kuv] ; mais en général le contexte permet de ferme la différence). A la fin du 19ème siècle, les explications dues aux différents temps de traitement portaient sur la différence d’entraînement. Au début du 20ème siècle, Stroop a mis en évidence des situations de conflit entre lecture et dénomination, et l’apprentissage ne permettait pas d’expliquer totalement ces conflits On va d’abord tester le temps de lecture et de dénomination. L’hypothèse (le temps de dénomination est plus grand que celui de lecture) se vérifie bien avec les résultats. Mais ça ne suffit pas pour caractériser ces deux phénomènes comme automatiques ou contrôlés. On va donc tester le temps de dénomination d’une couleur en fonction de la nature du mot porteur de cette couleur : neutre (amas de lettres), signifiant (mot existant), très signifiant (couleur). Ici l’hypothèse est que la dénomination est plus courte pour une dénomination simple que pour une dénomination sur un mot mais aussi que le temps de dénomination, du plus court au plus long, est : neutre, signifiant, très signifiant. Les résultats confirment bien les deux hypothèses, ce qui permet d’en déduire qu’il y a interférence de la lecture sur la dénomination et que cette interférence varie en fonction d contenu sémantique du stimulus. L’effet Stroop est le ralentissement dû au conflit lecture-dénomination. Comme le processus de dénomination est gêné, c’est qu’il nécessite un effort et donc qu’il est contrôlé. De plus le processus de lecture, en plus d’être plus rapide, est irrépressible (on ne peut pas s’empêcher de lire le mot même si l’on ne doit que nommer la couleur), il s’agit donc d’un processus automatique. |