Psychologie clinique : CM n°9

Les psychothérapies

Définition et buts :

Définition :

La thérapie est un processus interactionnel conscient et planifié visant à influencer des troubles du comportement, des états de souffrance qui, dans un consensus commun, sont considérés comme nécessitant un traitement par des moyens psychologiques le plus souvent verbaux, mais aussi non verbaux dans le sens d’un but définit, si possible élaboré en commun moyennant des techniques pouvant être enseignées sur la base d’une théorie du comportement du normal et du pathologique.

Classification :

En fonction du but recherché :

-          Buts fixés pour la séance : ils sont spécifiés à court terme et centrés sur le processus psychologique. C’est une thérapie brève.

-          Buts à réaliser entre les séances : ils sont spécifiés à court terme et centrés sur le temps entre les séances (par exemple : les thérapies comportementales où le patient doit se confronter aux situations phobiques).

-          Buts post-thérapeutiques : ils sont de nature plus globale et à long terme, ils se rapportent à la fin de la thérapie à travers la réalisation de soi, l’amélioration de la capacité de communication et l’adaptation sociale.

En fonction de l’approche théorique :

Les théories implicites fixent le cadre et déterminent les moyens de la thérapie. Chaque thérapie s’appuie sur une théorie. Ces théories varient en fonctions des écoles de thérapies (cf. document).

En fonction des moyens utilisés :

-          Le support matériel : dedans, il y a  le cadre (ex : la position asymétrique entre patient et psychothérapeute dans la thérapie analytique, tandis que la thérapie humaniste développe une symétrie dans une relation d’empathie entre patient et thérapeute). Le temps et le nombre de séances font aussi partie du cadre et varient également en fonction des thérapies. D’autres éléments peuvent être introduit dans le cadre comme support tel que l’art thérapie.

-          Les médiateurs de la relation, surtout avec les enfants, tels que le jeu libre, le dessin, le sable (médiateurs spécifiques aux tous petits). C’est médiateurs sont des équivalents de langage pour les enfants qui expriment  leur monde interne.

-          Gestes et dramatisation, arts dramatiques comme la scénothérapie.

-          La libre association, technique intégrée dans le cadre psychanalytique.

Des variations existent selon que ces thérapies s’adressent à un individu ou à un groupe.

Les thérapies d’inspiration psychanalytique :

La psychanalyse :

Le but de technique psychanalytique est de favoriser le retour du refoulé en  amenant à la conscience du patient les désirs et les fantasmes inconscients au moyen de techniques telles que le rêve, la libre association, le transfert et son interprétation.

Le divan, la neutralité du cadre, le paiement des honoraires (comme pour aider le patient à liquider la dette symbolique à travers ce paiement) jouent un rôle dans la relation et le transfert. Le nombre de séances et le temps de séance varient en fonction des écoles psychanalytiques.

Les psychothérapies analytiques :

Elles se distinguent de la cure analytique par les buts fixés et le cadre. Le divan est remplacé par l’entretien face à face, le temps est variable ainsi que le nombre de séances. Le maniement du transfert est moindre au profit d’un renforcement du moi dans le soutien apporté. L’aménagement des défenses est respecté.

Les psychothérapies d’enfants :

Quelques thérapeutes d’enfants : Sophie Morgenstern, Mme Rosennal, Mme Sokolincka, Mélanie Klein, Von Hug-Mellmuth, Winnicott, Bolby, Spitz, Lebuici, Renée Diatkine, Dolto, Rimbaud, Wannari.

Dans la psychanalyse, une question va se poser : les enfants sont-ils analysables et à quel âge ? M. Klein répond « oui » parce qu’ils ont des fantasmes préverbaux dès la naissance. Ils sont analysables dès 2-3 ans. Pour elle, comme les enfants sont analysables, le jeu libre remplace la libre association comme voie d’accès à l’inconscient. L’analyse du transfert est possible. La culpabilité à l’origine du surmoi s’élabore au stade oral à la phase qu’elle appelle « dépressive » vers 4-6 mois. Pour M. Klein, la première phase du développement de l’enfant est la phase schizo-paranoïde : c’est une période très fragile de la construction de l’enfant. Pour elle, l’enfant a déjà opéré un refoulement.

Anna Freud va s’opposer à M. Klein. Pour elle, l’enfant n’est pas analysable avant le complexe oedipien. Elle va mettre en place une technique de thérapie d’enfants qui est couplée avec une action éducative c’est à dire que le thérapeute est en même temps avec un éducateur qui conseille et sert d’auxiliaire au « moi » de l’enfant qui n’est pas suffisamment élaboré. Winnicott reprend également cette thèse dans les thérapies d’enfants où il sert de support d’étayage à l’enfant. Pour Winnicott, il remplace un peu la mère dans les thérapies d’enfants. Progressivement, il va parler de la thérapie mère-enfant.

Thérapie mère-enfant :

Winnicott introduit la mère car, pour lui, un enfant seul n’existe pas. En France on parle de clinique du holding : comment contenir la mère dépressive pour qu’elle puisse contenir son bébé à son tout ? Exemple : clinique de Dolto : elle parlait au bébé et utilisait le dessin comme moyen de langage. Le courant interactionnel mère-bébé est évoqué par Lebuici ou Mme Cranmer.

Le psychodrame :

C’est une thérapie inventée par Woreno comme une technique proche des catharsis permettant au patient d’exprimer ses émotions à travers la mise en scène d’une histoire improvisée proche de la sienne. C’est une thérapie de groupe. Le psychodrame analytique s’est inspiré de la forme de celui de Woreno mais en y introduisant le contenu théorique psychanalytique.

La gestalthérapie :

Elle a été crée par Frederic Perls (1893-1970). C’est une thérapie de groupe dans laquelle le patient doit vivre ses conflits psychiques à travers le langage corporel, le but étant de conduire le patient à retrouver une unité somato-psychique. La forme est inspirée du psychodrame de Woreno.

Les thérapies de couple :

La conflictualité du couple met en scène, à travers une mésentente quotidienne, des conflits conscients et inconscients. Le point de vue conscient est traité par des conseillers conjugaux. La dynamique inconsciente fait appel à des thérapeutes.

Selon Freud, le choix des conjoints s’opère à partir des objets oedipiens (on cherche l’image du père) ou on peut chercher également l’image préœdipienne (mère). Dans ces choix inconscients de conjoint, la désillusion va s’opérer avec la vie commune, ce qui va engendrer des problèmes de couple : l’un devenant mauvais objet pour l’autre.

La thérapie de couple introduit en général deux thérapeutes qui utilisent les concepts freudiens.

Les thérapies familiales thérapeutiques :

Leur forme s’est inspirée de la thérapie systémique en ayant un contenu différent. Au niveau psychanalytique, il s’agit d’une thérapie de groupe. On parle d’un appareil psychique groupal. Les fantasmes individuels sont repris dans le fonctionnement du groupe et analysés comme tel. Eiguer (1878) dit « l’autre est le même que moi ».

Le but de la thérapie familiale est d’introduire un lien séparateur pour rétablir la différence des sexes et des générations : ordre symbolique.

La technique psychanalytique employée est la même que dans la thérapie individuelle mais il faut une présence de deux générations à chaque séance pour qu’elle soit justifiée.

Les thérapies humanistes :

Carl Rogers : la relation d’aide :

Contrairement à Freud, pour Rogers, l’être humain naît avec des tendances positives qui favorisent la réalisation de soi. C’est l’influence du milieu qui contrarie ce potentiel inné de l’individu.

Le but de la thérapie vise à débloquer cette tendance positive pour favoriser une meilleure adaptation sociale. La méthode est basée sur l’entretien verbal et non verbal dans une rencontre authentique. Trois variables sont nécessaires chez le psychothérapeute : l’authenticité, la considération positive inconditionnelle et la compréhension empathique. Il n’y a pas d’interprétation, c’est la technique de reformulation permanente qui est appliquée pour renvoyer au patient ce qu’il dit, en miroir.

C’est une relation d’aide par les travailleurs sociaux : Mucchievielli.

La relaxation :

C’est une conduite thérapeutique qui utilise des techniques codifiées qui s’exercent spécifiquement sur le secteur tentionnel et tonique de la personnalité.

Le rêve éveillé (R. Desoille) :

Cette technique est une sorte de rêverie provoquée par un thème suggéré par le psychothérapeute. Le but est de libérer les émotions et les affects. Cette technique est employée par la psychanalyse qui utilise la profondeur des rêveries pour accéder au fonctionnement intra-psychique.

Les thérapies corporelles :

Ce sont des techniques qui impliquent avant tout le corps contrairement à la cure analytique ou les psychothérapies basées sur le langage. Elles impliquent la gestuelle, la musicothérapie, la danse, qui favorisent le développement et l’épanouissement de la personnalité à travers le soutien du moi corporel apporté par le psychothérapeute.

 

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