Psychologie clinique : CM n°5&6

La théorie freudienne de la sexualité infantile

La sexualité infantile :

L’étayage :

Dès 1905, Freud, dans les trois essais sur la théorie de la sexualité infantile, montre que les pulsions sexuelles s’étayent sur les fonctions vitales qui ont une source organique notamment sur les pulsions d’auto conservation, qui visent à la survie de l’enfant. Ces pulsions, Freud les nomme également pulsion du moi.

Les zones érogènes :

C’est un terme utilisé par Freud pour désigner des endroits du corps d’une manière générale (surface de la peau, muqueuse) qui sont la source d’une excitation de nature sexuelle. Différentes zones sont repérées dans l’enfance : la région / sphère buccale avec la succion, la sphère urétrale et anale.

Auto-érotisme :

Freud va reprendre une définition de ce concept apporté par Ellis qui dit : « j’entends par auto-érotisme les phénomènes d’émotion sexuelle spontanés, produits en l’absence de tout stimulus externe direct ou indirect. » Pour Freud, dans l’auto-érotisme, la pulsion n’est pas orientée vers une personne mais sur le corps propre pris comme l’objet de satisfaction.

Le développement psycho-sexuel :

L’organisation préœdipienne :

On entend par préœdipien le développement pré-génital, c’est à dire l’organisation de la pulsion, de la libido, avant la maturation des organes génitaux. La libido est une énergie postulée par Freud comme substrat des transformations de la pulsion sexuelle par rapport à l’objet et quant à son but et à sa source dans l’excitation sexuelle. C’est une énergie sexualisée, pour Freud (contrairement à d’autres courants).

Le développement psycho-sexuel débute avec l’auto-érotisme vers l’amour d’objets en abandonnant les zones érogènes pour se soumettre à la maturation des organes génitaux. Dans ce développement, la pulsion passe par trois phases. Dans la première, la pulsion est libre, sans but. C’est la phase du bébé pervers polymorphe. Dans la deuxième, la pulsion subit la répression, des interdits qui visent au but de la reproduction de l’espèce humaine. Enfin, la reproduction est légitimée comme seul but autorisé : cette troisième phase correspond à la morale sexuelle de civilisé. Lorsque les buts sexuels sont détournés, il s’agit des tendances homosexuelles passagères ou bien structurées.

Dans la théorie de la sexualité infantile, l’enfant attribue dans un premier temps à tous les humains un pénis (y compris à la femme). Il ignore l’existence du vagin. L’enfant pense que la conception se fait par la bouche (baiser). Dans le deuxième temps l’enfant pense (à la phase anale) que les bébés naissent par l’anus et que le garçon peut aussi avoir des bébés. Dans une troisième phase, l’enfant assiste ou commence à comprendre le rapport sexuel et s’en fait une conception sadique. L’ignorance du vagin s’accompagne de celle du sperme car l’enfant ne peut pas imaginer qu’une autre substance que l’urine ne sorte du pénis. Cette conception peut perdurer chez les filles qui craignent, par la suite, que l’homme n’urine en elles lors d’un rapport sexuel. Ce développement pré-génital de la théorie de la sexualité infantile précède la découverte de la différence des sexes vers 3 ans.

Le complexe d’œdipe :

C’est la différence des sexes à partir de 4 ans qui fait entrer l’enfant dans le complexe d’oedipe.

Le garçon y entre avec l’angoisse de castration. Il a la crainte d’être castré par son père et d’être son rival. Il se met à désirer son père. La phase négative de l’oedipe c’est la première phase où le garçon désir son père pour se protéger. C’est seulement dans la 2ème phase (6-7 ans) qu’il devient le rival de son père et qu’il désir sa mère.

La fille y entre avec le complexe de castration: elle pense qu’on lui a enlevé son sexe. Persuadée qu’elle est castrée, elle va développer l’envie du pénis. Elle s’adresse au père pour en avoir un. Progressivement cette envie se transforme en désir amoureux pour son père, pour lui demander, faute d’avoir un pénis, de lui donner un enfant. Il y a entrée dans le fantasme de l’inceste auquel le père doit imposer un interdit.

L’oedipe complet  correspond à la phase négative + la phase positive. Freud pense qu’il y a en chaque être humain une bisexualité qui accompagne le développement de l’enfant jusqu’à l’adolescence.

Durant le complexe d’oedipe, les enfants changent d’objet: les garçons restent dans la relation d’objet à la mère et les filles changent d’objet et s’adressent au père.

La période de latence 6-7 ans => 12 ans :

Cette période est marquée par un temps d’arrêt dans l’évolution de la sexualité. Il n’y a pas d’autre maturation organique qui bouleverse l’enfant, c’est ce qui le rend disponible aux apprentissages et aux relations de tendresse avec ses copains. Il a des dégoûts pour les relations sexuelles.

C’est à cette période que s’opère le refoulement des interdits parentaux, moraux, de l’inceste et du parricide.

Nous sommes dans une structuration du surmoi. Pendant cette période, il y a une identification au parent du même sexe qui devient un modèle.

La puberté 12 ans => 18-19 ans :

Cette puberté s’exprime par les modifications et transformations corporelles.

La femme est réglée, elle devient capable de réaliser l’inceste et ses désirs amoureux.

L’homme est capable de réaliser ses fantasmes par ses éjaculations.

Les transformations externes engendrent une angoisse spécifique chez l’adolescent en raison d’un nouveau schéma corporel qu’il doit intégrer.

Il y a réactivation du complexe oedipien et choix d’objet. C’est à dire qu’il va choisir une relation hétérosexuelle ou homosexuelle.

L’âge adulte à partir de 19 ans :

Intégration de la bisexualité psychique et orientation vers un choix d’objet avec des buts sexuels qui intègrent deux courants : celui de la tendresse et celui de la sexualité.

=> La sexualité est liée à l’affectif et non pas réduite uniquement à un besoin.

 

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