Histoire de la psychologie : TD n°1

Empirisme et associationnisme

Avant le 19ème siècle, la psychologie telle qu’on la connaît est totalement incluse dans la philosophie. L’empirisme est un courant philosophique regroupant un certain nombre de doctrines qui ont pour point commun de considérer que la connaissance est issue de l’expérience. Il s’oppose au rationalisme ou l’idéalisme dans lesquels il est admis qu’il existe quelque chose dans la connaissance qui est inné.

Aristote « il n’est rien dans l’esprit qui ne fut d’abord dans nos sens ». Les idées, la pensée, dérivent donc des sensations ce qui implique qu’on peut décomposer tout le fonctionnement complexe de l’individu en éléments simples (plaisir, intérêt etc.). Au 17ème et 18ème siècle, des philosophes (surtout anglais mais aussi français) vont réhabiliter l’expérience (jusque là délaissée) en affirmant que la connaissance ne se résume pas au monde des idées mais a aussi une base sensible. Hume et Locke ont cherché à savoir d’où viennent nos connaissances et nos idées.

Locke :

Locke, dans « l’essai philosophique sur l’entendement humain », apporte une réponse en donnant une définition originale de la nature de l’esprit et en mettant en évidence le rôle des sens dans la connaissance. Pour lui, l’esprit est comme une « table rase », quelque chose de passif qui reçoit les données du monde sensible. Il donne une classification des idées où il distingue les idées de sensation et de réflexion, ainsi que les idées simples et complexes (cf. CM1). Le principe d’associationnisme est le passage des idées simples en idées complexes, par l’association et révèle le côté actif de l’esprit. Selon Locke, c’est l’imagination qui permet ce mécanisme et la vérité est déterminée par le fait de savoir s’il y a une convenance ou non dans les associations d’idées.

Locke met en évidence deux grands types de liens entre les idées :

-          Selon la nature : les associations d’idée doivent être conformes à la manière dont les choses qui sont représentée par ces idées sont liées à la réalité. L’activité de la raison consiste à découvrir ce lien naturel qui existe entre les idées. Pour Locke, l’erreur est l’écart de le pensée par rapport à ce lien naturel.

-          Selon le hasard ou la coutume : c’est de ce type de lien que naissent le plus grand nombre d’erreurs. De manière automatique, nous pouvons prendre pour vrai un certain nombre d’associations d’idées provenant de croyances, de préjugés, de superstitions et qui ne sont pas vraies selon l’expérience et l’observation. L’esprit doit constamment se corriger lui-même pour ne pas tomber dans ces pièges moraux.

Hume :

Hume, dans son « traité de la nature humaine », répond à l’essai de Locke en reprenant les grands thèmes abordés par celui-ci. Il formule des grandes lois d’association des idées :

-          La loi selon la ressemblance.

-          La loi selon la contiguïté (proximité) dans l’espace et dans le temps (mécanisme du rappel).

-          La loi selon la causalité.

Hume a l’ambition, par la formulation de ces grandes lois, de soumettre le monde des esprits à un déterminisme présent dans le monde des corps (parallélisme entre ces lois d’association et les grandes lois de physique). Il réfute l’idée d’existence et de continuité d’existence du moi (cf. Descartes), instance simple et fixe qui définit le sujet. Pour Hume, le moi n’est qu’une illusion, un effet de l’imagination. Pour que le moi existe, il faut trouver une impression sensible qui lui corresponde. Or, les impressions sensibles sont éphémères et aucune ne peut donc correspondre à cette idée du moi. L’expérience du sujet n’est pas celle de la continuité car le sujet est soumis à un flux de perceptions constamment changeantes. Hume ouvre ainsi la voie à la psychologie scientifique (expérimentale) du 19ème siècle.

 

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