Histoire de la psychologie : CM n°4 Les débuts de la psychologie en Allemagne Introduction : En Allemagne, la psychologie se développe d’une façon particulière par rapport aux autres pays. Boring considère que le père fondateur de la psychologie est Wilhelm Wundt car c’est le premier à avoir fondé un laboratoire de psychologie en 1879 à Leipzig et à délivrer des diplômes de psychologie. C’est en Allemagne que sont aussi nées les premières tentatives de mesure des phénomènes psychologiques (selon le principe : " il n’y a de science que du mesurable ") avec l’influence de la physiologie. Johann Friedrich Herbart (1776-1841) : Il publie " la psychologie comme science nouvellement fondée sur l’expérience, la métaphysique et la mathématique ". Il pense possible l’introduction de la mathématique pour mesurer les phénomènes de l’esprit. Il dit que l’âme est une substance affectée par des représentations nombreuses et qui se repoussent ou s’attirent selon des forces plus ou moins intenses qui apparaissent comme mesurables avec une théorie mathématique des représentations qui s’opposent et de renforcent mutuellement. Il dit qu’une représentation peut être refoulée par une autre beaucoup plus forte qu’elle. La représentation ne peut pas être supprimée car ça affecterait l’âme ; elle reste donc, inconsciente, et doit atteindre un seuil d’intensité (calculable) pour émerger. Herbart fait une formalisation mathématique qui reste théorique mais introduit les idées d’inconscient et d’énergie psychique qui seront reprisent par Freud. Gustav Thedor Fechner (1801-1887) : La métaphysique de Fechner : C’est le premier à introduire une relation mathématique entre stimulus et sensation pour mesurer les phénomènes psychologiques. Il a écrit " la petit livre de la vie après la mort " et " anatomie comparée des anges ". Il est physicien et a eu une crise qui l’a poussé à rester quatre an dans l’obscurité. En en sortant, il veut donner une vision du monde et devient philosophe. Il écrit " Send Avesta " (parole de vie). Il pense que la Terre est un être vivant possédant une âme et a l’origine de toute vie, et l’âme humaine fait partie de cette totalité, ce qui l’amène à affirmer que le monde physique et le monde psychique sont les deux faces d’une même réalité. On peut exprimer mathématiquement leurs rapports : loi de Fechner. La loi de Fechner : Il s’inspire des travaux de Weber qui avait fait des recherches sur le toucher et avait conclu qu’une différence de sensation reste égale lorsque le rapport des différences reste égal (exemple : nous sommes aussi content si on nous donne 1 euro alors qu’on en avait 10, que si on nous donne 10 euros alors qu’on en avait 100). Fechner reformule cette loi sous forme logarithmique. Il cherche ainsi à fonder scientifiquement sa métaphysique. En 1860, il écrit " les éléments de psychophysique ", son ouvrage psychologique. Sa loi sera extrêmement discutée. Wilhelm Wundt (1832-1920) : Il est considéré comme le fondateur de la psychologie scientifique. Il a été physiologiste et a travaillé chez Helmholtz puis étudie la médecine. Il écrit " élément de psychologie physiologique " où il cherche à développer un nouveau domaine qui repose sur l’anatomie, la physiologie et la psychologie expérimentale. La psychologie expérimentale doit décomposer le contenu de la conscience en ses éléments et établir les lois de successions de sensations, perceptions et représentations. Il fait aussi appel à l’introspection qu’il appelle la perception intérieure. Elle est particulière car elle doit être contrôlée et est faite par des sujets sélectionnés et bien entraînés (membres de son laboratoire). Il s’est limité à des phénomènes très simples (bruits, couleurs, mots) et développe la mesure des temps de réaction. Il est souvent présenté comme un réductionniste mais il pense simplement que la psychologie n’est pas qu’une science expérimentale car tous les processus supérieurs ne peuvent pas être étudiés par cette méthode. La plus grande partie de son travail est " la psychologie des peuples ", en 10 volumes, qui étudie les productions des communautés humaines (religions, mythes etc.). Il a été critiqué par le sociologue Mauss qui dit que la politique et les institutions (choses plus concrètes) sont aussi indissociables de la psychologie (alors que Wundt laissait ça aux sociologues). Conclusion : La psychologie allemande se prolonge avec la théorie de la forme : gestalttheorie. L’idée de mesurer les phénomènes psychologique a été très contestée, notamment par Berkson ou Ribaud. Cet expérimentalisme n’a pas été repris avant la psychologie expérimentale. |