Histoire de la psychologie : CM n°3&4 Physiologie et positivisme La physiologie nerveuse au 19ème siècle : Introduction : La psychologie positive s’appuie d’une part sur les théories de l’évolution et d’autre par sur la physiologie nerveuse. Ces psychologues cherchant à établir un lien entre certains phénomènes psychologiques et le système nerveux central : rapport de l’âme et du corps (Descartes) et importance de la sensation (empiristes). On se pose alors la question de la structure et de l’organisation des organes de la perception. Mais les empiristes ne se posent pas la question du rapport entre la physiologie et la psychologie, ce qui va être critiqué par Pierre Cabanis (1757-1808) qui leur reproche leur manque de connaissance physiologique. Il écrit en 1802 " rapport du physique et du moral de l’Homme " où il dit que la pensée est le produit de l’activité d’un organe. Les sensations qui arrivent au cerveau le font entrer en activité comme les aliments déclenchent la sécrétion des sucs gastriques. Pour lui, l’influence du moral sur le physique n’est rien d’autre que l’action exercée par le cerveau sur les autres organes. La pensée serait un phénomène obéissant aux lois de la nature (comme la digestion). Il est une référence dans une époque où les progrès de la physiologie approfondissent la connaissance du système nerveux. Le concept de réflexe : Il a été formulé par l’Anglais Willis (1621-1675) qui dit qu’une excitation déclenche en retour une réponse automatique et mécanique. Les travaux de Bell (1774-1842) et du Français Magendie ont permis d’établir la loi de Bell-Magendie qui distingue les deux racines de nerfs rachidiens, racine sensitive et racine motrice, afin d’en déduire le sens de conduction de l’information nerveuse. On étudie par la suite les propriétés de cette conduction nerveuse notamment avec Von Helmholtz qui mesure la vitesse de l’influx nerveux : capacité de mesurer les sensations corporelles. Vers 1840, Johannes Müller montre que, quelle que soit la stimulation, un nerf ne donne lieu qu’à une seule sorte de sensation : spécificité des nerfs. Il a aussi constaté que des lésions d’un des deux hémisphères laissaient intactes certaines perceptions et fait donc l’hypothèse que les deux hémisphères ne sont pas le siège des mêmes fonctions : dualisme fonctionnel qui remet en cause l’unité de l’âme. Müller était un vitaliste (s’oppose aux mécanistes qui pensent que la vie peut se ramener à des phénomènes physico-chimiques) : il pense que les phénomènes vitaux ne peuvent pas se ramener à des phénomènes physiques. Il y a une force vitale inexplicable selon les lois de la physique. " La vie c’est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort. " Sa définition de la spécificité des nerfs ouvre la voie à la théorie des localisations cérébrales selon laquelle le cerveau est composé de zones possédant des fonctions particulières. Les localisations cérébrales : Le précurseur de cette notion est Gall (1758-1828) qui affirme en 1808 que " le cerveau se compose d’autant de systèmes particuliers qu’il exerce de fonction distincte. " Le cerveau n’apparaît donc pas comme un organe unique mais composé d’une ensemble d’organes, chacun correspondant à une faculté. Il entrevoit la question des localisations cérébrales et sa théorie fait scandale car elle remet en question l’unité de l’âme. En 1861, la démonstration des localisations cérébrales est faite par Paul Broqua (observations de lésions sur des centres du cerveau qui ont entraîné la perte d’une faculté). On pense alors que le cerveau est composé de zones indépendantes qui, lésées, provoquent un trouble particulier. Mais un aliéniste fait remarquer que certaines facultés peuvent revenir dans certaines conditions. Il faudra attendre les travaux du neurologue Jackson pour remettre en question cette théorie. Il pense, comme Spencer, que le système nerveux s’est développé progressivement et les centres nerveux sont hiérarchisés des plus archaïques (les plus anciens et les plus automatiques) jusqu’au cortex (siège de l’activité volontaire) selon la loi de la récapitulation. Jackson dit qu’il faut penser le système nerveux comme une totalité et que, quoi qu’on fasse, tous les étages participent à l’activité, qu’elle soit consciente ou automatique. Selon lui, les maladies du système nerveux constituent des dissolutions (inverse de l’évolution). Il pense que ce qui est atteint en premier sont les centres nerveux les plus récents (les plus complexes), ce qui fait qu’on observe deux types de signes cliniques : les signes négatifs (troubles) qui montrent l’atteinte des centres nerveux supérieurs, et les signes positifs qui montrent que l’activité des centres inférieurs, d’habitude inhibée par les centres supérieurs, est libérée (apparition de comportements automatiques). Il dit que les maladies mentales présentent des signes négatifs (moins bonne adaptation à la réalité, perte des émotions les plus fines etc.) et des signes positifs comme les illusions, les délires, les conduites extravagantes, qui montrent que les centres nerveux inférieurs fonctionnent encore. Tout ces travaux partent de l’idée que la base du fonctionnement du système nerveux est le réflexe, mais qu’on ne conçoit pas comme une réponse ponctuelle à un stimulus mais comme une réponse qui dépend de tout l’organisme. Jackson ouvre la voie à la conception du système nerveux comme structure et non comme association d’organes. La notion de réflexe aura beaucoup de succès et sera reprise par Freud comme base du comportement psychique. La psychologie positive : Les premiers psychologues disent faire de la psychologie positive mais ne se réclament pas d’Auguste Compte qui avait condamné la psychologie et l’introspection comme méthode scientifique. Cette psychologie repose sur des faits constatés ou vérifiables et s’oppose à une psychologie métaphysique. |